Je ne sais pas si vous le savez, mais j’aime furieusement les choses logiques. Les non-sens ont tendance à m’agacer. Alors si en plus on y ajoute quelques ingrédients qui me donnent autant la nausée que la perspective d’une tartine de Nutella-mayonnaise (au hasard: de l’anti-féminisme, du mépris, des références religieuses rétrogrades), le petit agacement devient légèrement plus intense…
Par exemple, si quelqu’un dit « regretter ne pas avoir été violé(e) », je commence à avoir mal au cerveau car, selon ma logique (mais je suis prête à en discuter hein, sinon je n’écrirais pas):
1) « Je regrette » = « j’aurais bien aimé que ça me soit arrivé », « j’aurais souhaité » ou « j’aurais voulu » et potentiellement « si l’occasion se présentait maintenant, je serais d’accord ».
Parce qu’en général quand tu dis « J’aurais dû demander le numéro de ce mec mais je n’ai pas osé, c’est bête et je le regrette » c’est parce que tu avais envie qu’il se passe un truc avec ce gars. Ou bien quand tu dis « Je regrette de ne pas avoir acheté ce T-Shirt quand il y avait encore ma taille » c’est parce que tu aurais aimé le porter. Ou bien si tu penses « Je regrette de lui avoir laissé la dernière part de pizza pour être sympa » c’est certainement parce que tu avais très envie de la manger.
Je m’arrête là parce que je pense que tu as compris le concept, je sais que tu es quelqu’un d’intelligent.
2) « J’aurais bien aimé », « j’aurais souhaité » ou « j’aurais voulu »= expression d’un consentement.
J’ai pas besoin de te ressortir 3 exemples, si?
3) Le consentement est absent en cas de viol.
Comme le soleil en pleine nuit. Comme la viande dans un burger végétarien. Comme le 5ème as dans un jeu de carte.
DONC.
Comment pourrait-on logiquement regretter de ne pas avoir été violé(e)? Est-ce que cette phrase a le moindre sens?
Alors au départ quand j’ai lu ça, j’ai voulu répondre avec un argumentaire développé comme je l’avais fait en réponse à la Tribune sur la liberté de se faire importuner (si tu l’as loupé, tu peux trouver mon article ici).
Puis en fait, devant une telle absence de logique, je me suis sentie un peu vide…
Je vais faire quelques exercices de respiration, il parait que si on respire on est en vie.
Et merci Tristan Lopin, je t’aime tellement ❤